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Cela fait maintenant près de six mois que le Nord-Mali est tombé sous le joug de groupuscules proches d’Alqaïda au Magreb islamique : Ansar Dine, MUJAO, MNLA. Cela fait aussi presque six mois que dans les salons feutrés de la capitale Bamako, ou confortablement retranché dans le camp de Kati,  en tous cas loin des pires exactions que vivent les Maliens au Nord,  la classe politique et militaire discutaille pour savoir s’il faut demander  ou pas  le soutien de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO). Une CEDEAO dont  les chefs d’Etats et autres chefs d’Etats major ne font que courir de rencontres en rencontres, de sommets à sommets pour trouver une solution à la grave crise qui prévaut dans le pays du grand Soundjata. Il a fallu  la progresion des rebelles islamistes du MUJAO,  début septembre, vers le Sud du pays par la prise  de la ville de Douentza, située à 190 km de Mopti, dans le Centre du pays pour que les autorités politiques du Sud voyant le danger à leurs portes se décident enfin, toute honte bue, à demander  l’aide la CEDEAO. Mais quelle aide ? Pour le président par intérim malien, Dioncounda Traoré une aide à la formation à l’armée malienne ainsi qu’un appui logistique et aérien suffiraient amplement pour permettre au Capitaine Amadou Haya Sanogo et à ses hommes, retranchés jusque-là au camp de Kati, de reconquérir le Nord-Mali. La reconquêtte du Nord-Mali sera donc malienne. Pour le président Traoré et le chef de l’ex-junte,  il ne saurait en effet être autrement. Cependant, la CEDEAO, elle reste sceptique quant à la capacité de cette armée malienne à libérer à elle seule le Nord du pays. Et la récente bavure de forces armées maliennes, avec l’exécution de 16 musulmans se rendant à une réunion de la secte Dawa à Bamako, qui lève un coin de voile sur le moral des troupes maliennes n’est pas pour dissiper ce scepticisme. Pour l’institution sous-régionale, alors, le président malien doit revoir sa copie et admettre le déploiement des 3300 hommes de sa force en attente ; tant au Sud, à Bamako,  pour sécuriser les institutions de la transition, qu’au Nord pour combattre car l’aide à la formation de l’armée malienne et l’appui logistique et aérien sollicités par Bamako ne sont nullement suffisants face à des rebelles surarmés et prêts à tout pour conserver le Nord déjà conquis et même à occuper le reste du Sud. De ce point de vue, la prise de Douentza due, en grande partie, à la même tergiversation des autorités politiques et militaires de la capitale devait servir de leçon. Si l’armée malienne pouvait faire quelque chose, elle l’aurait déjà fait, il ya fort longtemps. Alors, faut-il encore laisser que Mopti, Ségou, etc. tombent dans l’escarcelle des rebelles pour que Bamako prenne peur  et ordonne  le déploiement  des troupes de la CEDEAO ? Il ne sert à rien de reporter les échéances. L’apport de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest, qu’on le veuille ou pas, est inconyournable dans cette crise ; et elle fait bien d’afficher sa fermeté sur la question du déploiement car chaque jour qui passe, les Maliens du Sud souffrent et ne savent plus à quelles forces se vouer. On ne peut, effectivement,  se fier  à une armée malienne qui s'est désavouée en replis tactiques abandonnant les armes aux rebelles. Quant au tout puissant Sanogo, on ne laisse pas près de trois régions et demi de son pays aux rebelles et puis vouloir imposer ses vues dans la capitale.  La reconquête du Nord-Mali se fera avec la CEDEAO ou ne sera pas. Les Maliens doivent contre mauvaise fortune bon cœur.  Adamou L. KANTAGBA

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Tag(s) : #Actualité
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