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Quelques trois semaines après la signature, sous l’égide des présidents gabonais Ali Bongo, congolais Denis Sassou Nguesso, équato-guinéen Téodoro Obiang N'Guema et tchadien Idriss Deby, par ailleurs,  président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique Centrale (CEEAC), des accords dits de Libreville entre la coalition rebelle du Séléka, l’opposition politique et le gouvernement centrafricain, la Centrafrique a enfin un gouvernement d’union nationale conformément à ce qui avait été paraphé dans la capitale gabonaise. Il était temps ! Car connaissant le président François, fin stratège, mais aussi fin roublard, plus d’un observateur politique avait craint la remise en cause desdits accords une fois  le cessez-le-feu signé ; c‘est-à-dire la tempête passée. On se rappelle en effet  l'accord de paix global de Libreville en 2008 dont le non-respect par le président Bozizé a servi de prétexte à la coalition rebelle du Séléka pour reprendre les armes le 10 décembre dernier. Laquelle reprise des offensives ayant menacé son pouvoir l’a contraint, après le refus de la France de François Hollande de voler à son secours, à se rasseoir, à son corps défendant, à la table des négociations avec ses  pires ennemis. C’est dire donc qu’il y avait mille et une raison de douter de la sincérité du Général à appliquer réellement la feuille de route issue des accords de Libreville du 11 janvier. Pour preuve,  il a fallu attendre autour d’une semaine soit le 17 janvier avant que le président François Bozizé ne daigne signer le décret nommant le Premier ministre Nicolas Tiangaye ; et un peu plus de deux semaines avant la formation du gouvernement d'union nationale qui devait prendre en compte toutes les parties ayant signé les accords de paix à savoir : opposition, rebelles,  pouvoir, anciens rebelles et société civile ; le camp présidentiel usant, pour cela, de ruses et de subterfuges pour gagner du temps et remettre on ne sait à quelles calendes l’application des accords de Libreville. Face aux manœuvres politico-politiciennes du camp présidentiel, l’opposition qu’elle soit politique ou rebelle a su fort heureusement tiré son épingle du jeu en restant unie.  Après donc des âpres conciliabules qui ont conduit à la formation, tant attendue, du gouvernement d’union nationale, les rebelles obtiennent donc le portefeuille stratégique de la Défense comme stipulé dans les accords de Libreville, lequel revient au tout-puissant président du Séléka, Michel Djotodia, nommé, par ailleurs, premier vice-Premier ministre. Quant à l’ancien Premier ministre, Nicolas Tiangaye, le ministère des Finances lui échoit. Les rebelles s’en sortent en outre avec les ministères de la Communication et des Forêts. Le camp Bozizé conserve les ministères des Affaires étrangères, l'Economie et la Sécurité publique. Le partage du « gâteau Centrafrique » semble donc contenter tous les acteurs. Le pari, de ce point de vue, a donc été tenu ; gageons alors que cet attelage pour le moins insolite résistera à l’épreuve du temps mais aussi et surtout du pouvoir, et travaillera à un retour définitif de la paix dans cette partie du continent en proie à des conflits sans cesse récurrents qui plombent son développement en dépit de tout le potentiel économique dont elle regorge. A lire aussi dans le journal Le Soir.

 

Tag(s) : #Actualité
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